MOVEMENT PAINTINGS

 

white on black. paris, july 2021

[ENG]

In the past few years I photographed a substantial number of painters and ballet dancers. These interactions made me ask two questions about photography: how can a photograph convey the narrative of a movement, and can a photographer approach his medium in the same way as a painter approaches a canvas?

The answer to both questions resides in light and time. If we think of a video, it consists of a certain number of photographs per second that together register a movement. If we use a long exposure on a moving subject, then a sequence with its beginning and end can be registered on a single photograph, creating the narrative of a movement which in a way is a single unit of a dance sequence. As for the second question, if we decide to compare a canvas to a photograph, then what is the equivalent of paint in photography? It is light itself. A photograph is a record of light.

These reflections prompted me to come up with a new body of work in which I invite ballet dancers to dance in a studio with predetermined colours of the background and costume (the same way as the painter chooses the paint they will use on canvas). The dancers and I are free to move as we want. The speed of their movement as well as my own impact the result of the photograph. This performance between the dancer and the photographer is quite random and as such it resembles a painter’s gesture of throwing paint on canvas; the speed of our movement will determine the final effect. Each colour sequence is registered in three photographs/movement paintings which are impressions of light and movement; they create a triptych that can dialogue with works of such artists as Joan Mitchell, Joan Miró and Francis Bacon.

The series Movement Paintings is a meditation on photography and its primary components: light and time. By rethinking and reinventing the use of the medium photography becomes the tool of a painter equal to canvas, paintbrush and paints.

[FR]

Au cours des dernières années, j’ai photographié un grand nombre de peintres et de danseurs. Ces interactions m’ont amené à me poser deux questions sur la photographie: comment une photographie peut-elle rendre le déroulement d’un mouvement? un photographe peut-il aborder son moyen d’expression de la même manière qu’un peintre aborde une toile?

La réponse à ces deux questions réside dans la lumière et le temps. Si nous pensons à une vidéo, elle consiste en un certain nombre de photographies par seconde qui, ensemble, enregistrent un mouvement. Si l’on utilise une exposition longue sur un sujet en mouvement, alors une séquence avec son début et sa fin peut être inscrite sur une seule photographie, créant la narration d’un mouvement qui est en quelque sorte un seul élément d’une séquence de danse. Quant à la deuxième question, si l’on décide de comparer une toile à une photographie, alors quel est l’équivalent de la peinture en photographie? C’est la lumière elle-même. Une photographie est un enregistrement de la lumière.

Ces réflexions m’ont poussé à créer une nouvelle série dans laquelle j’invite des danseurs à danser dans un studio avec des couleurs prédéterminées du fond et du costume (de la même manière que le peintre choisit la peinture qu’il utilisera sur la toile). Les danseurs et moi sommes libres de bouger comme nous le souhaitons. La vitesse de leur mouvement ainsi que la mienne impactent le résultat de la photographie. Cette performance entre le danseur et le photographe est assez aléatoire et ressemble au geste d’un peintre qui jette de la peinture sur une toile; la vitesse de notre mouvement déterminera l’effet final. Chaque séquence de couleurs est inscrite dans trois photographies/peintures qui sont des impressions de lumière et de mouvement; elles créent un triptyque qui peut dialoguer avec des oeuvres d’artistes tels que Joan Mitchell, Joan Miró et Francis Bacon.

La série Movement Paintings est une méditation sur la photographie et ses composantes premières: la lumière et le temps. En repensant et en réinventant l’usage de la photographie, elle devient l’outil d’un peintre à l’égal de la toile, du pinceau et de la peinture.